TELECHARGER DÉCIVILISATION – RENAUD CAMUS [EPUB, MOBI, PDF]

 

Décivilisation

 

Renaud Camus

 

Type : eBook
Format : ePub, Mobi, PDF
Éditeur : Fayard
Parution : 2011
Genre : Ecrit politique

 

Décilivilisation est le livre frère de La Grande Déculturation. Comme il faut espérer que tous les lecteurs du nouveau volume n’auront pas lu le précédent, il commence par le reprendre, sous des angles nouveaux, avant de le prolonger, mais vers l’amont, si l’on peut dire, d’aller en deçà, de s’interroger sur des problèmes qui sont antérieurs et, si l’on veut, plus fondamentaux encore que ceux qui étaient abordés dans le premier de ces deux essais.
Si La Grande Déculturation se penchait sur les questions relatives à l’école, Décivilisation fait porter la réflexion sur un amont de l’école, sur l’éternelle distinction entre instruction et éducation, sur les obstacles à la transmission – des connaissances, mais aussi des aptitudes à la vie en société – tels qu’ils se manifestent dans les nouveaux rapports entre les générations, à l’intérieur des familles, au sein d’une société où l’exigence d’égalité, s’étant imposée entre les sexes, prétend triompher aussi entre les âges, à présent, entre les niveaux d’expériences, entre ce qui surgit et ce qui est consacré par le temps (et du coup ne l’est plus).
Y a-t-il des limites à l’égalité, y a-t-il des champs où la démocratie soit hors-champ, et, si oui, lesquels : la famille, la culture, l’art, l’art de vivre ? et, si non, quelle société nous est promise ?

Renaud Camus est écrivain. Son oeuvre compte, en plus d’un Journal tenu régulièrement depuis 1987, des chroniques, églogues, élégies, miscellanées, écrits sur l’art, écrits politiques, romans, albums photographiques et une collection intitulée « Demeures de l’esprit », également éditée aux éditions Fayard.

————————————————————–

[Critique / lecteur Amazon] : Cet essai reprend des idées que l’auteur a déjà énoncées dans les volumes de son journal et prolonge certains de ses livres comme “La Grande déculturation”, “La Dictature de la petite bourgeoisie” ou le “Répertoire des délicatesses du français contemporain”. Il est écrit d’une seule traite, sans divisions ni chapitres, un sujet en amenant un autre. Contrairement à d’autres livres de l’auteur, il est dépourvu d’index : retrouver un passage précédemment lu est donc relativement moins aisé.

Camus fait partie de ces rares intellectuels qui ont le courage de dénoncer l’idéologie de plomb qui régente implacablement la vie des Français actuels, idéologie dont les quartiers généraux se trouvent entre autres à la Maison de la Radio ou dans les couloirs du “Monde” mais aussi dans chacun des établissements scolaires de France. L’auteur décrit parfaitement la régression que nous sommes en train de vivre, ces reculs de civilisation que nous avons tous constatés au quotidien et qui forment un tout. Il nomme cette régression et ses différentes manifestations de manière sobre, réfléchie, lumineuse, sans tomber dans une analyse idéologique politiquement marquée. Bête noire de la bien-pensance, Camus est sûrement l’auteur qui en décrit le mieux les mécanismes destructeurs : j’irais jusqu’à dire que son acuité en fait le Saint-Simon de notre époque (les 24 + 4 volumes de son journal en sont l’illustration). Le livre est dédié à Millet, qui comme lui dénonce la dictature idéologique actuelle ; cependant, contrairement à Millet, Camus n’est pas catholique (ou du moins dans ses livres il apparaît comme athée ou agnostique).

Quant au style, il est moins classique qu’il n’y paraît à première vue : sous les différentes strates de perfection lexicale* et grammaticale, poignent irrémédiablement les souvenirs de l’avant-garde littéraire des années 70 de laquelle il faisait partie. Camus n’est pas un réactionnaire stylistique (ni même idéologique) comme voudraient le faire croire ses détracteurs – qui ne l’ont pas lu – à un public qui tombe plus facilement sur leurs opinions que sur ses livres : “Décivilisation” est fidèle à ses prédécesseurs et s’inscrit dans une oeuvre dédiée à la réécriture et à ses prolongements.

Toutes ces raisons font de Camus le meilleur écrivain actuel et (il me semble) celui que la postérité retiendra comme le plus important.

*Notes désagréables de bas de page :
Les seuls défauts que je trouve à ce livre sont de l’ordre du détail : une utilisation abusive de l’adverbe « assez » (« assez inquiétante », « assez rare », « assez typique » ) et beaucoup trop de mots en anglais dans le texte (que sont les « lower orders » ?) y compris des citations (Gracián est traduit mais pas Ph. Sidney ; doit-on donc être anglophone pour lire un livre en français ?). Et puisque j’y suis, j’ai toujours trouvé Camus étonnamment indulgent avec le monde anglophone et en particulier avec les États-Unis, alors que leur rôle dans la débâcle actuelle n’est sûrement pas négligeable. Pour en revenir au vocabulaire qui m’a étonné sous sa plume, Camus utilise une fois l’inexcusable anglicisme “en charge de” et le très connoté “malpoli(es)”.

Enfin, il y a deux fautes de frappe, qui ne sont pas dues à l’auteur, mais qu’un livre de cet auteur doit justement éviter : « moyen âge » s’écrit traditionnellement sans majuscule et le poète Sidney n’a qu’un seul “y” à son nom.Download

Leave a Reply