2010, la surpopulation a atteint un niveau extrême, annihilant toute notion de vie privée et légitimant de sombres pratiques eugénistes. La pollution comme la violence étouffent les villes, la médiatisation à outrance embrume les esprits. Écrit en 1966, Tous à Zanzibar, par les thèmes qu’il aborde, peut passer pour un roman précurseur du cyberpunk. Tournant autour d’une intrigue qui lui sert de fil conducteur, l’auteur a brodé des séquences non narratives qui sont autant d’instantanés de ce monde futur : portraits de personnages extérieurs à l’intrigue, descriptions des villes et pays, chroniques, poèmes, idées, dépêches journalistiques. De ce récit fragmenté émerge un univers oppressant et mouvementé, porté par une écriture dynamique et novatrice. Expérience littéraire plus que simple roman, Tous à Zanzibar est un chef-d’oeuvre inclassable.

John Brunner a composé le “livre-univers” presque définitif de la futurologie. L’avenir y est éclaté en fragments de vie, extraits de journaux, publicités, lettres… Ce concert polyphonique retrace